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Enduro World Series en Nouvelle-Zélande: 8e :)


Enfin, la saison est lancée! Et de quelle manière, pour l’ouverture de la saison de coupe du monde, la Nouvelle-Zélande n’a pas fait les choses à moitié. Mais commençons par le début. Je suis arrivée à Rotorua le 12 mars. Dès le départ, j’avais choisi de ne pas voyager et de passer mes trois semaines au pays des kiwis sur le lieu de la course. La tentation était pourtant grande d’aller sur l’île du sud tester les sentiers de Nelson ou Christchurch ! Mais je me connais : je serais cuite le jour de la course à force de trop rouler, si je commençais à voyager. Les dix premières jours, je me suis donc installée chez des amis de Rotorua, Wendy et Alden. Leur accueil était parfait. Je n’avais à penser à rien hormis découvrir la région sur mon vélo, me remettre du décalage et m’habituer à leur accent ;) Rotorua est une région surprenante. La petite ville, qui ne compte littéralement qu’un étage, est construite sur une terre volcanique qui lui procure des geysers, des sources chaudes et une odeur de pets continuelles. Les forêts qui l’entourent se rapproche de la jungle préhistorique et prolifèrent sur des collines de quelques centaines de mètres de haut. Et pourtant leur « trail center » est exceptionnel ! Des dizaines de sentiers s’entrecroisent intelligemment dans un espace restreint. Il y en à pour tous, les familles, les débutants, les grand-mères (je vous jure !) et les cyclistes chevronnés. De plus VTTistes, piétons et cavaliers se côtoient facilement grâce à un système de signalisation simple et efficace. Je pense que bien des régions d’Europe pourraient en prendre de la graine. Tout le monde aurait à y gagner :) C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert cette région pendant deux petites semaines. Et quand la pression de la course à venir était trop forte, je m’échappais sur la pumptrack , la piste de BMX et les sauts de dirt à proximité, grâce au vélo que mon ami Alden m’avait monté en vue du pumptrack challenge des Crankworx. Que du bonheur ! La semaine avant la course, j’ai retrouvé mon coéquipier François et mon mécano Adrien à l’hôtel. Après un peu de repos, les choses sérieuses commencent. Le programme était relativement serré avec trois jours, du mercredi au vendredi, pour reconnaître 7 spéciales (des plages horaire précises étaient prévues pour chacune d’elle) et le jour de course le samedi. De plus mon jeudi après-midi était bloqué pour participer au pumptrack challenge. Cette étape de la coupe du monde faisant en effet partie du festival des Crankworx qui regroupe Enduro, DH, pumptrack, dual slalom et Slopestyle. De mon côté les reconnaissances se sont bien passées. Je mentirais en disant que j’étais totalement détendue… dur mentalement de ne pas avoir de reperd après plusieurs mois sans compétition. Et les kiwis super entraînées qui ont roulé tout l’hivers ne me mettaient pas particulièrement en confiance ;) Mais mon vélo marchait du tonnerre sur des spéciales qui variaient entre racines glissantes et piste de DH. De bon augure avant une course qui s’annonçait coriace :D

Le jeudi après-midi, j’ai donc pris part au pumptrack challenge. Cette course - qui se déroule sur un piste courte faite de bosses et de virages sur laquelle il est interdit de pédaler - comporte une qualification en contre le montre suivit d’une phase finale en confrontation directe. J’avoue que je ne me sentais pas très à l’aise sur la piste de Rotorua. Il me fallut du temps avant de trouver mon rythme et de la vitesse, et la tension de participer à un évènement comme les Crankworx n’a pas aidé. J’effectue donc des runs assez décevants en qualification, mais la pluie ayant découragée quelques filles, je passe en phase finale. Cette dernière dut cependant être repoussée au vendredi soir, en raison de la météo. Cela la plaçait quelques heures seulement avant l’Enduro, mais tant pis, un événement des Crankworx ça ne se rate pas ;) Et j’ai eu raison, c’était génial ! La foule, la retransmission en directe sur internet, l’ambiance… C’était juste fou. Je me fais éliminer de justesse en 1/8ème de finale, mais l’expérience était incroyable. J’ai hâte de recommencer !! Et avec tout cela pas le temps de penser au lendemain et de me faire de soucis. Que demander de plus ? Le samedi matin, le départ de la course est donné au centre des sources chaudes dans une ambiance presque extra-terrestre. Dès les premières minutes on se rend compte que les temps alloués pour monter aux premières spéciales sont très (trop ?) courts. L’ensemble des filles doit s’employer pour être à l’heure aux trois premiers chronos de la journée. De quoi mettre les organismes en mode survie pour les plus de 7 heures que durera l’épreuve. De mon côté la journée se passe plutôt bien, malgré que je doive dépasser plusieurs filles à chaque run. J’ai un peu de peine à trouver mon rythme dans la spéciale 1, ma première descente chronométrée depuis août dernier, 2014 ayant été écourtée par une blessure. Mais je roule dans le top 5 lors des 2ème et e 3ème chronos. J’arrive à limiter la casse dans la spéciale 4, plus plate. J’attendais ensuite avec impatiente la spé 5 qui me correspond bien avec ses racines en dévers. Les choses ne se passent malheureusement pas très bien et j’enchaîne les erreurs. Un peu déçue, j’essaie de me reconcentrer et surtout de rassembler les forces qu’ils me restent pour les deux derniers chronos, très typé DH. J’aime beaucoup ces pistes avec leurs trajectoires précises, leurs sauts et la sensation de vitesse qu’elles procurent. J’effectue un très bon run sur la spéciales 6. Trop bon d’avoir l’impression d’être sur mon vélo de DH ! Malheureusement une fille tombe devant moi, ce qui me vaut un drapeau rouge et l’obligation de prendre un détour. Arrivée en bas, deux solutions s’offrent à moi : accepter mon temps avec cet incident de course ou refaire mon run. A ce point de la course, après 6 heures de selle, rouler une descente de plus ne me fait pas vraiment envie. Je rêve plus d’un hamburger que d’ingurgiter un gel énergétique de plus en haut d’une spéciale ! Et pourtant me voilà repartie pour une deuxième spéciale 6, avec la ferme intention de reproduire un run propre. Avec la fatigue j’attaque un peu moins que lors de mon premier essai, mais le résultat est correct. Par contre je suis au bout au rouleau, alors qu’il me reste une spéciale à disputer. Heureusement je peux faire un (très) bref arrêt au stand avant ce dernier chrono. Adrien me remonte le moral, tout en prenant rapidement soins de ma petite monture et me voilà repartie. En raison du re-run, je prends le départ juste avant le top 5 des hommes. Un peu de pression supplémentaire pour cette descente finale qui est retransmise en live, que du bonheur ;) Au final, malgré un début de spéciale scabreux et des difficultés à dépasser sur la fin, j’effectue un run solide qui me permet de terminer cette looooongue journée au 8ème rang :) Même si je dois avouer que j’espérais rouler pour un top 5, je suis très satisfaite de ce résultat. J’ai effectué trop d’erreurs pour atteindre mon objectif, mais la vitesse est là et la forme commence à venir. De plus, la deuxième manche des Word Series n’ayant lieu que fin mai, j’ai maintenant plusieurs semaines pour parfaire ma préparation. Ce trip de l’autre côté a boosté ma motivation, ça va bosser dur !!

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