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Je n’ai aucunement la prétention de vous présenter ici est la vérité absolue. Ce ne sont que des idées et des réflexions qui me sont venue ces derniers mois, suite à des remarques ou questions concernant mon traumatisme crânien. Souvent, des phrases et des idées apparaissent dans ma tête, mais mon cerveau n’est pas assez fort pour les exprimer. Heureusement, parfois, je suis capable de les écrire ou de les dicter, et certaines de ces occasions ont abouti en des chapitres de “Hors de mon monde”. J’espère que vous apprécierez la lecture et que les pensées d’un cerveau abîmé vous donneront à réfléchir.

Hors de mon monde

Pensées d’un cerveau abimé

Le vélo était mon monde.

Mon monde en tant que pilote en coupe du monde, d’abord en Cross-country, puis en Enduro et DH.

Mon monde en tant qu’ingénieur, à essayer de comprendre de quoi sont fait les bons vélos, et comment les rendre encore plus rapides et plus ludiques à rouler.

Mon monde en tant qu’athlète, à entraîner mon corps, jour après jour, tout en essayant de comprendre sa biomécanique et physiologie.

Aujourd’hui le vélo ne peut plus être mon monde.

Mon cerveau ne le permet plus.

Aujourd’hui, je suis hors de mon monde.

Portez un casque… mais pas seulement!

Chapitre 1

Tu ne portais pas de casque ?

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J’ai du entendre cette question une dizaine de fois en centre de réadaptation, alors que j’expliquais ce qui m’amenait en ce lieu. Bien sur que je portais un casque. Un casque intégral même, si vous voulez tout savoir. Et vu son état après la chute, il m’a peut-être sauvé la vie. Mais bien que le casque protège efficacement le crâne des impacts directs, et qu’il permette la dissipation d’une partie de l’énergie lors des chocs, il ne peut complètement protéger votre cerveau.

 

Laissez moi vous embarquer dans une petite expérience:

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  1. Prenez une balle de tennis et mettez la dans une boîte en carton, un peu plus grande que la balle elle-même (une boite à biscuit sera parfaite, n’oubliez pas de manger les biscuits avant).

  2. Envelopper la boite avec autant de papier bulle que vous pouvez, afin qu’elle soit bien protégée. [Du scotch pourra vous être utile lors de cette étape; si vous n’en avez pas, je vous conseille de démonter vos jantes tubeless et d’utiliser le tape étanche.]

  3. Jetez le tout contre un mur (en évitant votre belle collection de chatons en porcelaine).

 

Résultats : Bien que la boîte en carton soit en parfait état, vous avez pu entendre la balle frapper l’intérieur de la boites.

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Le même type de situation peut se produire entre notre cerveau et notre crâne. Notre matière grise n’est pas dur comme une balle de tennis, mais représente une masse malléable et molle. Ainsi, même si notre cerveau ne dispose que de peu de place dans la boîte crânienne, il peut néanmoins se déformer à l’intérieur de cette dernière. Lorsque l’on tombe sur la tête, le cerveau va ainsi s’écraser dans le crâne et taper contre ses parois. De plus, en raison de sa souplesse, la collision ne va pas seulement endommager la surface du cerveau – comme c’est le cas avec notre balle de tennis – mais peut créer des lésions bien plus en profondeur.

En réalité, il n’y a même pas besoin d’un choc pour que ce phénomène ait lieu. Une très rapide accélération ou décélération de la tête suffit à le créer. Toutefois, être stoppé par le sol, un arbre, ou tout autre objet massif – à l’instar d’un derrière d’éléphant – est probablement la manière la plus simple de créer une forte décélération (une étude est actuellement en court pour savoir si le pet d’éléphant pourrait être une solution amortir le choc en formant un coussin d’air).

Lors du choc, le cerveau est donc cisaillé, ce qui crée de fortes déformations des tissus. Et comme les neurones humains ne sont pas faits pour supporter de telles altérations, ils souffrent. Des saignements ou gonflements peuvent aussi apparaître. C’est ce que l’on appelle une commotion ou une lésion cérébrale.

 

Quelle est donc la morale de cette histoire ?

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  • Portez un casque !! Votre crâne est une super boite à biscuits et vous ne voulez pas l’endommager.

  • Choisissez un casque léger : En diminuant la masse au dessus de votre cou, vous diminuez l’énergie de l’impact. Vous aurez également un meilleur control des mouvements de votre tête. Attention, je ne veux pas dire par là qu’il faut choisir un casque minimaliste. Mais entre deux bons modèles, le plus léger et probablement le meilleur choix.

  • Ne portez jamais un casque trop grand pour vous. Cela revient à protéger votre boite de biscuit en la mettant dans un boite de chaussures (taille adulte). Cela ne sera pas très efficace, sauf si l’espace entre les deux est rempli de pop-corn

  • Entraînez votre nuque. Développer les muscles du cou permet de passer d’une situation à deux masses séparées (corps-tête), à celle d’une masse (corps+tête). Cela peut permettre de diminuer les effets d’accélération/décélération du crâne lors d’une chute, et vous permettra peut-être également de mieux contrôler la position de votre tête lorsque les choses sont un peu hors control.

  • Ne présumez jamais que le port du casque protègera votre cerveau en toute situation !!

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Ces dernières années, des statistiques ont montré que les boxeurs amateurs (qui portent des casques) reçoivent plus de coup à la tête que les professionnels (sans casques), et sont donc plus susceptibles aux commotions. Cela pourrait être dû au fait que, se sentant protégés, ils ne prennent pas autant de précautions pour défendre leur visage. De la même manière, lorsque je regarde mon propre historique de chutes, il semble que je sois tombée sur la tête bien plus souvent lorsque je portais un casque intégral. Bien sur, cela pourrait être du au fait que je mettais mon intégral lorsque les risques de chute étaient plus important. Pourtant, je ne chutais pas moins en "petit casque" (oh non..). Je chutais différemment. Cela pourrait également dépendre de la différence de poids entre mes deux casques. Pour un pilote de poche comme moi, il est relativement difficile de contrôler la masse supplémentaire que représente un gros casque. Mais je pense aussi qu’inconsciemment, me sentant protégée, mes réflexes n’étaient pas d’éviter que mon visage, et donc ma tête, ne touche le sol, mais de me laisser simplement tomber, parfois tête la première.

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Il est évident que contrôler ce qu’il se passe lors d’une chute est souvent impossible. Je n’ai nullement la prétention de dire que ce petit texte est la solution pour éviter les commotions. Mais j’espère que ces quelques mots trouveront un chemin vers votre subconscient et qu’ils lui feront réaliser qu’aucun casque ne peut vraiment protéger votre cerveau. Gardez cela à l’esprit, qui sait, cela pourrait faire une différence !

Chapitre 2

A venir...

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